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Nouvelles et romances érotiques pour adulte

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Moi aussi, j'aime jouer.

(lecture de 40mn environ)

Putain de chaussures à plate-forme! grommelais-je intérieurement alors que je manquais de me tordre la cheville sur une marche.

J’étais en retard de plusieurs dizaine de minutes et je déballais les escaliers oubliant que je portais ces chaussures merdiques. Non mais vraiment qui porte ça ? Je me rattrapais à la rambarde maudissant cette idée complètement débile et je me mis à descendre un peu plus prudemment les escaliers. Mieux vaut arriver en retard que pas du tout! Dans ce cas-là, ce proverbe visant les conducteurs à être prudents, marchait aussi avec les escaliers de mon immeuble.

J’arrivais au rez-de-chaussée de mon bâtiment et je jetais un dernier coup d’œil dans le grand miroir de l’entrée :

- Yeux charbonneux qui faisaient ressortir la profondeur de mon regard, check ;

- Cheveux sauvages à peine coiffés, check ;

- Petite jupe patineuse en simili cuir, chemise blanche, petite cravate écossaise, bas en résille et chaussures à plate-forme, check.

Mon look convenait parfaitement au thème de la soirée même si je ne pouvais pas m’empêcher de me trouver un peu trop aguichante.

« Un fantasme ambulant » m’avait répondu Laura, ma meilleure amie, quand je lui avais envoyé une photo pour valider.

A ce moment-là, j’hésitais longuement à me changer. Je me rappelais les mots cruels de Damien qui pensait qu’une fille « bien potelée » comme moi, ne pouvait pas porter des vêtements aussi sexy. Pourtant, une partie de moi approuvait complètement ma tenue. Elle me redonnait un peu de confiance en moi et épousait parfaitement mes formes, quoi qu’on en dise. Franchement, c’est la bienvenue après les mois que je viens de vivre !

Je me dirigeais vers ma voiture et recherchais sur mon portable ma playlist spécial rock pour commencer à me mettre dans l’ambiance. Un morceau de Radiohead commençait à jouer et je ne pus m’empêcher d’imaginer Cédric en riant. J’avais beaucoup de mal à comprendre le thème qu’il avait choisi pour son anniversaire. C’était plutôt un sacré geek qu’un fan de rock. Les seuls morceaux un peu rythmés qu’il écoutait étaient des musiques d’animés et ses anniversaires ressemblaient beaucoup plus à des kermesses pour fan de jeux vidéo. J’imaginais donc avec beaucoup d’amusement des gens déguisés en metalleux jouer au Molkky.

Je ne fus pas déçue quand j’arrivai devant sa maison. Un ami de Cédric sortait de sa voiture. Il s’était maquillé comme les membres du groupe Kiss et tenait dans sa main gauche des boules de pétanque. Pas commun comme aperçu. Je le regardais un moment essayant de le reconnaître. C’était Franck, un des amis d’enfance de mon hôte qui avait plus le profil du gardien de chèvres que du fan d’Hard Rock. Je pouffais de rire tandis que je m’apprêtais à effectuer une marche arrière pour me garer. Franck me regardait, surveillant certainement que je n’abîme pas sa voiture - Quel macho! - puis, il me fit de grands signes. Je sortis de ma voiture et son regard se figea.

« Ben dis donc t’es canon comme ça ! »

Franck me reluquait l’oeil brillant, les mains sur les hanches. Un peu gênée, je bafouillais un rapide « merci ». Cette tenue a fait sa première victime !

Franck se rapprocha tout souriant. Il m’invita d’un geste dans l’allée de la maison de Cédric et nous nous dirigeâmes vers la porte d’entrée. Quelques secondes après, Cédric nous ouvrait.

Je ne pus me retenir de rire en le voyant. Il s’était pratiquement vêtu entièrement de cuir tentant vainement d’apporter un souffle rock and roll à sa tenue. Cependant, en cette fin d’après-midi, Cédric ressemblait plus à un des membres des Village People sur le retour.

« Je te fais rire ? » me demanda-t-il en me faisant la bise.

« Un peu » eus-je du mal à articuler « beaucoup en fait. »

« Je vois que Damien n’est pas parti avec ton sens de l’humour. Ça fait plaisir. »

Malgré l’évocation de mon ex, qui, jusqu’à maintenant, me plongeait dans la mélancolie, je ne pouvais m’arrêter de rire. J’avais remarqué que des cartes Pokémon étaient glissées dans une des poches de son veston en cuir et cette image avait fini de m’achever. J’entrais chez lui en riant, observant autour de moi ce qui allait certainement me laisser une image bien drôle à me remémorer quand j’aurai le cafard.

De petits espaces de jeux étaient installés. Des rockeurs jouaient concentrés, leurs cartes entre les mains. Mon rire sortait sans le vouloir comme pour rattraper des mois de déprime et de colère. Je tournais la tête à la recherche de Pauline, sa femme, une représentante de la maturité parmi ses grands enfants. Je l’aperçus sur le canapé devant la baie vitrée ouverte. Elle semblait faire une partie de mimes mais me regarda et me salua d’un clin d’oeil. C’est alors que mon rire se stoppa net.

Eddy rentra dans la maison par la porte-fenêtre de la terrasse. C’était le cousin de Cédric. Ces deux-là étaient toujours fourrés ensemble et je l’avais donc vu à plusieurs reprises. J’avais toujours trouvé cet homme attirant, mais j’étais avec Damien. Je n’y prêtais pas attention, tellement amoureuse du connard qui allait me larguer comme une merde. Enfin tellement sous emprise surtout!

Alors ce soir, mon cœur et mon rire s’arrêtèrent quand je le vis. Il avait coiffé ses cheveux cendrés en arrière et s’était noirci le contour des yeux faisant ressortir son regard noisette. Il portait un veston en cuir ouvert sur une chemise blanche remontée au niveau des bras, des gants de motards ouverts au doigt et un jean déchiré. Putain quel canon ! Il avait son grand sourire habituel mais cette fois-là, les petites fossettes qui se dessinaient autour de sa bouche n’eurent pas le même effet sur moi. Il tourna son regard vers moi. Mon cœur s’arrêta. Il me dévisagea rapidement puis une femme attrapa son bras et ils s’assirent sur le canapé. Certainement sa nouvelle copine, pensais-je. Eddy n’était pas du genre à avoir une relation sérieuse. Il n’aimait pas s’attacher et ne s’en cachait pas. Alors le peu de fois où il avait amené quelqu’un, ce n’était qu’un passage.

« Tu ne ris plus ? »

Cédric me tapa sur l’épaule.

« Oui ça y est. Ça fait du bien quand même. »

« Ravi de t’avoir fait rire alors. »

Je me tournai vers Cédric.

« Donc c’est quoi le principe là ? Des rockeurs qui jouent à des jeux de geek ? » lui dis-je moqueuse.

« Ooohhh une Lola d’humeur taquine ! On adore! »

« Quand je pense qu’on fête tes 35 ans » continuais-je en levant les yeux au ciel.

« Ah ah ah. Sache, toi et tes préjugés, que les geeks peuvent aussi aimer le rock. Et tout le monde sait que tu dis ça surtout parce que tu n’aimes pas les jeux. De toute façon, aujourd’hui, c’est moi le roi, c’est moi qui décide. »

Cédric bombait le torse.

« A vrai dire, j’aime jouer mais je n’aime pas perdre. Donc je ne joue pas uniquement parce que je ne peux pas être sûre de gagner. Une des dures leçons de vie que m’ont apprises mes parents. » lui répondis-je secouant la tête et mimant la tristesse.

Je fis rire Cédric.

« J’étais entrain de faire un combat. Pose ton cadeau sur le buffet et viens me rejoindre si tu veux. »

Tout le monde avait déjà entamé des parties et je me décidais à le rejoindre pour commencer. Après tout, j’étais là pour lui et je me demandais bien quel genre de combat, il pouvait faire. Cédric et moi nous connaissions depuis longtemps. Nous avions fait nos études d’ingénierie ensemble avant que je me lance dans une autre voix. Dés que nous nous étions vus, ce fut le coup de foudre amical. Ce jour-là, il fêtait ses 35 ans et moi j’allais sur mes 33. Cette fête me rappela soudain combien le temps passait vite. J’eus une furtive impression d’avoir jeté 10 ans de ma vie, perdue dans une relation qui m’enfermait. Je balayai cette pensée qui menaçait mon humeur et je m’approchai de la table pour observer le jeu.

Après quelques parties, je commençais à enfin comprendre ce qu’il se passait devant moi. Chacun devait combattre un adversaire avec un jeu de cartes composé de créatures fantastiques.

« Tu veux jouer Lola ? » me demanda Cédric.

« Euh je n’sais pas. Je comprends pas grand chose. »

« T’inquiète pas, je t’aiderais. On va te préparer ton jeu. »

Cédric regardait les différentes cartes rangées soigneusement dans un classeur. Un petit rire m’échappa alors que je me rappelais l’état de ses classeurs pendant nos études. Il ne portait clairement pas la même attention à ces jeux qu'à ces cours.

Il leva la tête tassant les cartes.

« Je propose seulement dix manches et celui qui gagne le plus de manches remporte la partie. Qui veut jouer avec Lola ? »

Franck s’avança immédiatement, levant la main et m’adressant un sourire ravi. Pourtant, Eddy arriva à ce moment précis et lui passa devant.

« Tu permets Francky. Je vais jouer contre Lola. »

Son intonation était claire, il ne posait pas de question. Franck, penaud, recula et laissa Eddy s’asseoir.

« Je crois qu’y en a un qui a vraiment envie de jouer avec toi » me dit Cédric qui tapait joyeusement sur mon épaule.

Je m’asseyais à mon tour, devant le regard espiègle de mon adversaire. J’allais être la proie de ses taquineries et il semblait se marrer d’avance.

Certes, il était beau mais aussi assez agaçant. Il adorait taquiner - toujours un trait d’humour et une petite plaisanterie pour chacun. Ça m’agaçait profondément, surtout quand je sortais avec Damien. Il faut dire que je n’avais pas l’occasion de lui répondre. Quand je le faisais, mon ex-petit ami me le reprochait. Avec le recul, je pense qu’il n’aimait pas que j’attire l’attention. Quel crétin et quelle crétine j'ai été de n'avoir rien dit! Mais aujourd’hui, Damien n’était plus là. Je ne voulais plus sourire bêtement en ravalant mes mots. Je m’étais bien assez retenue pendant 10 ans et Eddy allait subir mon relâchement.

« J’aime bien gagner facilement. Ça remonte mon ego » répondait-il à Cédric. Première attaque !

Les hommes autour rigolaient et me regardaient comme si le fait de savoir jouer à ce jeu leur donnait une valeur particulière.

« Ça vous amuse de voir une débutante jouer à un jeu que vous maîtrisez ? » leur demandais-je. Personne ne me répondit mais leur expression arrogante en disait suffisamment. « Malheureusement savoir jouer à ça ne fera jamais de vous les hommes viriles que vous aimeriez être, même avec du cuir sur le dos. »

Un petit rire échappa à Eddy qui me dévisageait avec amusement. Certains le suivirent et d’autres me regardèrent de travers. J’étais attendue au tournant, je le savais. Il fallait que j’assure.

Nous commencions à jouer et complètement déconcentrée, je perdis les trois premières parties. Je reluquais mon adversaire qui m’observait avec plein de malices. Il me glissait quelques espiègleries dont il avait le secret pour essayer de me déconcentrer. L’agacement me montait peut-être au nez mais, pour être franche, il n’y avait pas que ça. Ça m’amusait et ça m’excitait un peu malgré moi.

« Peut être que tu devrais choisir tes cartes au hasard. Quand on y arrive pas, parfois les méthodes les plus bêtes sont les plus intelligentes » dit-il tandis qu’il se reculait sur le dossier de sa chaise prenant une pause nonchalante.

Je lui facilitais la tâche. En perdant, je lui donnais le champs libre pour me taquiner. Ça ne va pas se passer comme ça! me fâchai—je intérieurement. Il fallait que je le déconcentre à mon tour.

« Eddy ? » Il se tourna à nouveau vers moi. « C’est quoi le prénom derrière ce petit surnom ? Parce que c’est pas ton nom, pas vrai ? » lui demandai-je.

Je regardais mes cartes nonchalamment lui montrant un minimum d’intérêt. Lui m’observait intrigué et vaguement inquiet.

« Eddy…? Eddy…? » je faisais mine de chercher quelque chose. « Quelqu’un sait ? » demandai-je autour de moi. « Ben oui peu de gens le connaissent je crois… Ah mais attends, on me l’a déjà dit. » Le regard d’Eddy se tourna rapidement vers Cédric. Il l’assassina des yeux et revint vers moi. « Edouard ? Mmhm non, trop simple. Edgar ? Tut tut tut, je ne l’ai plus. Ah oui c’est ça… Charles-Edouard. »

Certains rire se firent entendre autour de nous. Je savais à quel point son prénom le complexait et peu de gens le connaissaient. Je l’avais su par Cédric, une vraie pipelette avec moi. Eddy pinça ses lèvres.

« Je ne te savais pas si piquante. » me répondît-il avant de relancer le jeu.

Je gagnais la manche suivante, la manche d’après et encore celle d’après. J’avais commencé à comprendre ce sur quoi il fallait apporter de l’attention et comment déconcentrer mon adversaire. Nous nous trouvions à égalité. Il nous restait 4 parties et il fallait que l’un de nous remporte le plus de victoires.

« Un nom aussi pompeux c’est déjà pas simple, mais si tu perds face à une débutante, là ce sera vraiment la déchéance. »

Loin de le fâcher, mes taquineries semblaient amuser Eddy. Il me regardait avec encore plus d’intensité, à tel point que je sentais mon cœur faire des saltos dans ma poitrine. Malheureusement pour moi, il avait compris comment me distraire et il remporta les deux parties suivantes.

« J’avoue que j’ai été perturbé par ton déguisement mais je suis heureux de voir que j’arrive à te perturber aussi. »

Je me rappelais alors la jupe, les bas résilles et ma chemise ouverte sur mon décolleté.

« Peut être que si je déboutonne encore un peu mon chemisier, je gagnerais. » lui dis-je.

Derrière moi, Cédric émit un « ooooohhhhhh » excité que d’autres suivirent.

« Merci à tous ces pervers de manifester leur intérêt mais non merci Lola, ça ira pour le moment. »

Eddy me fit un clin d’œil qui menaça de faire sauter ma petite culotte mais je devais rester concentrée pour ne pas perdre. Hors de question de donner raison à cette bande de geeks !

Le jeu était serré mais finalement, je finis par remporter les deux prochaines parties. Nous finissions finalement à égalité. Les personnes qui nous entouraient se mirent à applaudir mon exploit. Grave contente de moi, j’allais poser mes cartes quand soudain Eddy m’attrapa la main. Le contact de ses doigts chauds me fit sursauter et certainement rougir plus que je ne le voulais. Il leva légèrement ses sourcils, satisfait de son effet.

« On ne peut pas rester à égalité. J’aime savoir qui domine. » dit-il calmement ses yeux dans les miens.

« Quoi » dis-je un peu brusquement. Je me sentais sur le bord d’imploser.

« Oui j’aime savoir qui domine le jeu. A quoi tu pensais voyons ? »

Il se recula. Un sourire coquin marquait ses lèvres et j’avais une folle envie d’effacer ses fossettes d’une façon toute personnelle. Je ravalai ma salive et me tournai vers Cédric pour lui demander de l’aide mais il était clair qu’il ne m’aiderait pas. Tout cela l’amusait énormément. Vraiment un ami en carton !

« C’est d’accord. » répondis-je me retournant face à lui. « Une dernier combat et celui qui gagne remporte le tournois. »

« Ça me va ! »

Je n’aimais pas vraiment l’idée de jouer à nouveau. Je préférais me réjouir d’avoir réussi à égaler un joueur comme Eddy mais il en avait décidé autrement. Il fallait que je me concentre une dernière fois.

Après quelques minutes d’une partie serrée, je ressortais tout de même triomphante. J’avais gagné, moi! Devant tous ses visages de geeks bouche-bée, je me sentais comme une reine. Mouahah ah, je vous ai bien éblouie, bande de nuls ! J’appréciais la fierté gonfler mon égo. (C’était en partie ça mon problème au jeu, je ne savais pas gagner humblement.) Je ne disais rien. Ce n’était pas la peine, je montrais ma supériorité en les regardant comme si il n’était rien.

« La chance du débutant. » rétorqua Eddy. Il se leva et me tendit sa main. Je me levais à mon tour, droite comme un i.

« Peut être… » - je lui tendis ma main afin de serrer la sienne avec force - « mais en attendant, c’est moi qui te domine. »

Je vis les joues d’Eddy légèrement rougir et mon excitation se réveilla, conquérante.

« Je te domine dans le jeu… voilà de quoi on parle. » rajoutais-je.

Ma main dans la sienne, il exerça une légère pression qui me rapprocha de lui.

« J’aime beaucoup cette Lola dominante. » me souffla-t-il discrètement.

Je faillis tousser quand ma bouche perturbée avala ma salive de travers.

« au jeu comme tu l’as dit » finit-il.

Il me lâcha la main. Cédric prit mes épaules dans ses mains alors que je m’apprêtais à fuir, chauffée jusqu’à la moelle par les mots de mon adversaire. Il clamait haut et fort avoir été mon entraîneur personnel. Quel frimeur! Tu me jetais dans la gueule du loup y a quelques minutes ordures ! pensais-je.

Il relâcha un peu sa prise et j’en profitai pour me faufiler rapidement hors du groupe. La maison de Cédric et Pauline possédait un étage où se trouvaient des chambres et une salle de bain avec des toilettes. L’endroit était un peu plus calme. Je m’enfermai dans la salle de bain.

Mon visage était rouge et le maquillage de mes yeux avait un peu coulé. Je me rafraichis une petit peu, puis, je m’approchai du miroir pour me regarder fixement quelques secondes. Un dialogue devait avoir lieu entre moi et moi.

Eddy ? Vraiment ? Ce petit con m’excite ? Je n’en revenais pas d’être si excitée par ce petit malin. Certes, il était beau mais c’était un électron libre et un éternel célibataire. Moi par contre, j’étais pas du tout ce genre là. Les relations sans lendemain ce n’était pas mon style ? Vraiment ? C’est peut être mon style ? Comment je pourrais le savoir ? J’avais connu Damien assez jeune alors que mon expérience avec les hommes venait de commencer. Je ne savais pas vraiment ce dont j’étais capable mais une chose était sûre, Eddy m’excitait carrément - même en sachant tout ça.

Quelqu’un frappant à la porte interrompit mes pensées.

« Tu es venue te refaire une beauté ? Je crois que j’t’ai fait transpirer en bas. »

La voix d’Eddy raisonnait derrière la porte. Ma respiration s’arrêta. Je me recentrai quelques secondes puis j’ouvris rapidement. J’étais décidée à l’envoyer chier. Pas question qu’il voit l’effet qu’il me faisait car sinon j’aurais le droit à une avalanche de taquineries toute la soirée.

« Qu’est ce que ça peut te foutre ? » lui rétorquai-je froide.

Il était positionné à côté de la porte et me regardait amusé.

« Je crois que j’aime bien l’idée de te faire transpirer. »

Aie Aie Aie ! Je me redressais pour reprendre un peu de contenance alors que je me liquéfiais de l’intérieur. Je n’eus pas le temps de rajouter quelque chose qu’il prit ma place dans la salle de bain. Je descendis au rez-de-chaussée, ronchonnant sur l’effet qu’il me faisait.

« Lola ! »

Pauline s’avança vers moi, me tendant les mains. Je la serrai dans mes bras.

« Comment tu vas ? Ça fait un moment que je ne t’ai pas vu. » me dit-elle.

« Merci ça va bien et toi? »

« Bien merci. Je suis contente que tu sois venue. Cédric se demandait si tu n’allais pas rester chez toi à déprimer. »

« Oh ça va. » râlai-je « comme si c’était mon genre. »

Cédric suivait notre conversation de loin et je lui tirais la langue. Puis, Pauline monta sur une marche d’escalier et se mit à frapper des mains.

« S’il vous plait, votre attention !! L’apéro va être servi dehors. »

Les personnes se dirigèrent vers l’extérieur et moi je suivis Pauline afin de lui donner un coup de main.

Le soleil commençait à devenir mois chaud en cette fin d’après-midi. Une grande table avait été dressée dans le jardin. Les invités s’étaient installés. Un siège à côté de Cédric et un siège face à Eddy étaient encore libres. Pauline arrivait avec un récipient rempli de sangria quand je me décidai à m’asseoir vers Cédric.

« Lola, tu peux t’asseoir là-bas ? Je veux ma femme près de moi. » me dit Cédric.

« Oooohhh, ça va. Assis-toi Lola. Cédric et moi, on se voit tous les jours. » répondit Pauline à son mari.

« J’insiste vraiment ma chérie. »

Cédric minaudait et regardait malicieusement Eddy. Je compris que ma place avait été réservée. Je m’avançai alors boudeuse vers mon siège.

Pauline servit des verres à tout le monde puis nous trinquions à l’anniversaire de mon ami.

« Mais dis donc c’est que tu bois! »

Eddy me regardait tandis que je venais de finir mon verre.

« Ben oui qu’est-ce qui t’étonne ? » lui demandai-je.

« Je ne t’avais jamais vu boire de l’alcool avant. » s’étonna-t-il.

« C’est moi qui conduisais. » lui répondai-je un peu sèche. Comme si j’avais eu le choix avec Damien.

Je tendis mon verre à Pauline qui servait une deuxième tournée.

« Pourquoi tu ne comptes pas conduire ce soir ? » me demanda-t-il l’air moqueur.

« Je dors sur place … Tu ne le savais pas ? » lui dis-je avec impertinence.

« Ça me surprend de toi. En fait, t’étais pas toi-même avec Damien, il t’avait mis en laisse. »

A ces mots, je sentis mon sang bouillir. Il avait touché un point sensible. Evidemment que Damien avait le dessus sur moi. Je l’avais compris il y a peu, mais l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre me gênait beaucoup. Franchement énervée, j’aurais voulu lui renverser mon verre au visage.

« Et toi, dis-moi Charles-Edouard, c’est qui ta nouvelle copine ? Brigitte… Marie … Laurène peut-être ? C’est ton choix où tu es un si mauvais partenaire qu’elles te fuient toutes en courant ? »

« Personne à décevoir en ce moment, Lola. »

Eddy riait jaune et le silence s’était fait autour de nous. Il caressait son verre nerveusement.

« Bon okay ! On va commencé un Blindtest c’est mieux. » intervint Pauline qui voulait détendre l’atmosphère devenue lourde.

Les premières musiques commencèrent et loin de nous apaiser, le jeu se transforma en duel. Eddy et moi avions rapidement pris le dessus sur les autres joueurs qui n’osaient plus donner de réponses. Nos yeux ne se quittaient pas, prêt à se bouffer l’un l’autre. Les pics volaient en même temps que nous trouvions le titre des morceaux qui passaient. A la fin du Blindtest, le silence était pesant. Personne n’avait marqué les points bien trop intimidé par le jeu de force qui se tenait entre nous.

« Il est clair que j’ai dis plus de bonnes réponses que toi. » me dit alors Eddy qui leva son verre souriant.

« Je crois que c’est moi qui ai deviné le plus de morceaux. Ta culture est tellement limitée. » lui répondais-je les sourcils levés.

« Tu n’as pratiquement trouvé que des musiques de dessins animés et de romances. Rappelle moi ton âge ? »

Eddy ne me regardait plus, il évitait mon regard.

« Et toi que des musiques de jeux vidéos, tu as dix ans peut-être ? »

D’un coup, Cédric se leva.

« Okay Mario et Luigi là ! On a compris! » sa voix était ferme mais trahissait quand même l’amusement qu’il avait à nous regarder nous chiffonner. « Soit vous acceptez que personne ne gagne, soit vous vous faites une petite partie de Molkky pour vous départager. »

Eddy se tourna rapidement vers moi et m’interrogea du regard.

« Qu’est-ce que tu en dis Miss Romance ? »

Je me retournai vers Cédric pour fuir son regard, haussant les sourcils et tapant des doigts sur la table - une moue de dénigrement spécialement pour lui. Le Molkky devait être de l’autre côté, ce qui signifiait potentiellement me retrouver seule avec lui. Et cerise sur le gâteau, j’avais du jouer une ou deux fois à ce jeu. J’hésitai.

« T’as peur de perdre ? » me demanda-t-il.

Bien sûr que j’ai peur de perdre! pensais-je.

« On verra bien qui gagne Charles-Edouard. » lui dis-je en appuyant sur son prénom.

Je me levais et bu d’un coup sec mon verre de sangria, prête à en découdre.

« Après vous, Mme Romance. »

Il me suivit à l’arrière de la maison où le Molkky avait bien été installé. Plusieurs personnes nous avaient talonné leur verre à la main pour regarder le jeu qui ne manquerait pas de piquant.

Pourtant, le jeu s’éternisait et finit par lasser nos spectateurs qui nous laissèrent seuls. Cela faisait la quatrième fois que nous retombions à 25 et nos scores étaient désormais de 38 pour moi et de 35 pour lui (il ne faut pas dépasser 50 points sous peine de redescendre à 25).

Je visais les quilles 10 et 12 qui étaient très proches l’une de l’autre. Je fis tomber la quille 10 avec un tir impeccable que, moi-même, je n’avais pas vu venir. J’allai chercher le bâton de bois pour lui donner. Il me jeta un regard et me fit un clin d’oeil en souriant. Eddy faisait clairement battre mon coeur plus vite. Même si depuis l’apéro, mon coeur battait uniquement pour rabattre le caquet de cet impertinent petit con, je craquais complètement. Evidemment, j’essayais de ne pas lui montrer mais je crois que cela l’encourageait.

Il jeta son bâton qui ne toucha aucune quille (Si mon adversaire le faisait deux fois de plus, je gagnais la partie sans aucun effort.)

« Pas bon ça mon petit Eddy, pas bon du tout. »

Il ne me restait que deux points et je ne pouvais pas toucher la quille 2 sans risquer d’en renverser minimum 2 autres. Je visais donc le 1 qui était assez isolé. Je pris une grande inspiration et je lançai.

Bim! La quille tomba. Je sautai de joie. Je l’avais eu. Je lui tendais à nouveau le bâton triomphante et partis m’appuyer contre le mur attendant patiemment ma victoire.

Eddy souffla sur le bâton, fit une prière silencieuse et tira.

« Loupé Charles-Edouard. » lui dis-je, assassine.

J’allais l’écraser ici encore et cette idée me satisfaisait beaucoup.

Mon adversaire râla et alla ramasser le bâton qu’il vint me donner. Je décollais mon dos du mur pour aller jouer quand il s’approcha de moi. Une de ses mains s’appuya sur le mur et l’autre lâcha le bâton à terre. Il était proche.

« Je n’aime pas qu’on m’appelle comme ça. » dit-il sérieusement.

Mon coeur cette fois-ci était clairement partie je ne sais où, complètement perturbée par mon adversaire. Je retins mon souffle. Mon excitation avait remplacé l’agacement et je sentais l’énergie qu’il déclenchait en bas de mon ventre. J'avais encore plus envie de le taquiner, alors je me penchais un peu plus en sa direction. Dans un gémissement à peine perceptible, je prononçais son prénom à 1 cm de lui.

Eddy eu un rictus au niveau de la mâchoire et ses joues rougirent rapidement. Cependant, il ne recula pas et posa sa deuxième main sur le mur à côté de ma tête, me rapprochant encore plus de lui. Son visage était légèrement plus haut que le mien et je levais la tête. Il me regardait les yeux brillants et un léger sourire sur les lèvres.

« Je crois que tu as gagné Lola. »

Mon adversaire avait lâché l’affaire. Il me concédait la victoire et bizarrement, je m’en fichais. Je le regardais et une folle envie de l’embrasser me titillait. Je fermai les yeux et m’approchai de sa bouche. Je sentis bientôt ses lèvres fraîches sur les miennes. Il descendit ses mains pour prendre ma tête. Ses lèvres enveloppaient les miennes avec douceur. Mon dos frissonnait à son contact. De retour, mon coeur chauffait désormais fortement.

« Bon! Vous en êtes où les deux ? »

La voix de Cédric approchait et Eddy me lâcha. Je m’éloignais rapidement de lui, secouant mes mains devant mon visage. Mes joues étaient terriblement chaudes et je ne voulais pas que mon ami s’aperçoive de quoi que ce soit. Eddy était parti en sa direction.

« Elle m’a considérablement écrasé. »

« Ah ah mais t’es naze? Elle y a joué qu’une fois. »

Il haussa les épaules et se dirigea vers la table de l’autre côté de la maison. Cédric se rapprocha de moi l’air joyeux. Il devait avoir bu plusieurs apéros pendant notre jeu car ses yeux brillaient et ses joues avaient rosi. Il me prit par les épaules pour me ramener avec lui.

« Bravo Lola, tu m’épates. Tu devrais jouer plus souvent. »

« Rhha c’est gentil mais je pense que je vais m’abstenir. »

Le jeu n’avait vraiment pas été le plus intéressant de cette partie. Je sentais encore les lèvres d’Eddy sur moi.

Je retrouvai ma place et, en face, mon adversaire de jeu qui me dévisageait. Les autres invités avaient déjà entamé leur plat préparé avec soin par Cédric. Je regardai mon assiette. J’étais affamée mais cette nourriture n’était pas ce dont j’avais envie. Je mangeais tout de même, faute d’autres choses. Eddy mangeait son plat et je pouvais lire qu’il se régalait. Je fixais ses lèvres et mon coeur reprit un rythme accéléré. Sa fourchette touchait ses lèvres qui s’entrouvraient, se refermaient sur elle et j’avais beaucoup de mal à regarder ailleurs. A ce moment-là, je crois que j’aurais pu donner n’importe quoi pour être ce couvert. Ohhhhhh putain, je suis obsédée ou quoi!

Une fois le plat chaud terminé, certains invités proposèrent aux autres, une autre partie de Molkky. Cédric vint prendre Eddy par les épaules.

« Bon mon petit gars, faut que tu nous montres comment tu as pu perdre face à une joueuse débutante. »

Ils partirent donc de l’autre côté et je regardais Eddy avec un peu trop d’insistance alors qu’il marchait. D’autres retournèrent à l’intérieur où il faisait certainement plus chaud que dehors. Le soleil était couché désormais et la nuit fraiche avait pris la suite. Moi, je ne voulais plus jouer et finalement, je finis par rentrer à l’intérieur.

Pauline m’avait préparé une petite infusion et je surveillais la baie vitrée attendant de voir Eddy rentrer.

Je pensais à lui, c'était plus fort que moi. Je voulais qu’on se taquine encore un peu. Ne perds pas ton temps avec un homme pareil, y aura pas de relation sérieuse à la clef ! me hurlait intérieurement la voix de ma mère. Je balayai cette pensée rapidement. Je ne voulais pas perdre mon temps! Je voulais juste le passer avec quelqu’un de très attirant et m’amuser un peu. Je n’avais pas connu beaucoup de distractions ces derniers mois et depuis plus de 10 ans si je voulais être honnête. Les taquineries et les fossettes d’Eddy m’avaient donné envie de m’amuser à bien plus que des jeux de société. Mon corps me hurlait de lui sauter dessus mais bon, il jouait au Molkky.

Soudainement, j’entendis mon téléphone sonner malgré les joueurs bruyants du salon. Je recherchai des yeux mon sac à main d'où j’y sortis mon téléphone :

« Appel entrant : Damien »

Damien ? Qu est-ce que ce con pouvait bien me vouloir ? J’hésitai quelques secondes à décrocher. Assez longtemps pour que finalement, certainement impatient, Damien raccroche. Quel crétin! Un bip m’avertit qu’un message était arrivé :

« Lola t’es où? C’est bizarre tu réponds pas. Je suis devant chez toi? Je dois récupérer un truc. »

Ah ben dis donc il manque pas de culot lui ! Il doit certainement croire que je suis coincée chez moi à me morfondre sur mon sort et que j’attend désespérément son appel.

Je commençais à écrire un message quand j’en reçu un nouveau.

« Tu fais la tronche ou tu me fais languir exprès ? »

Ben Voyons bien sûr … si je ne réponds pas, la raison ne peux qu’être toi, toi et encore toi. Furieuse, je rangeai mon portable dans mon sac et le jetai loin dans le placard de l’entrée. Une façon de mettre de la distance avec lui.

Je montai les escaliers décidée à aller me calmer dans la salle du bain du haut. Je me penchais une nouvelle fois sur le miroir maudissant l’abruti que dieu avait mis sur ma route. J’effectuais de magistraux doigts d’honneur à mon reflet et des insultes triés au hasard balthazar sortaient de ma bouche comme si je pouvais lui adresser directement. Ces quelques minutes de franche vulgarité me permirent de redescendre mon niveau de colère. Une fois calmée, je me lavai les mains (de lui) et sortis de la salle de bain. Les gens éclataient de rire en bas, certainement emportés par une partie intéressante.

« Et ben c’était chaud là-dedans ! »

Je sursautai. A la droite de la porte de la salle de bain, Eddy était appuyé sur le mur. Il avait un sourire sur les lèvres et mâchait un cure dent.

« Tu as entendu ? »

« En résumé : Damien est vraiment un méchant garçon. » me dit-il un faux air triste sur le visage.

« Il l’est. Il l’est. »

Il se racla la gorge et se redressa un peu.

« Je m’excuse d’avoir été si brusque tout à l’heure à ce sujet. »

« Et moi de t’avoir piqué sur ta vie intime. »

« Je l’avais peut-être un peu mérité. » me disait-il l’air gêné.

Nous nous sourîmes quelques secondes puis alors que je me retournais pour descendre, Eddy ajouta :

« Mais est-ce bien beau tout de même toutes ces insultes Miss Romance ? »

Désormais, il avait un regard espiègle et ses yeux brillaient.

Je m’approchais alors et le fit s’appuyer contre le mur. Je levai ma main et approchai mes doigts de sa bouche. Je posai mon index sur sa lèvre inférieur pour l’abaisser. Puis je pris le cure dent qu’il avait arrêté de mâchouiller. Il me regardait surpris et j’aimais lire cet effet sur son visage. Je le mis à mon tour dans la bouche pour le faire tourner avec ma langue.

« Et toi tu devrais savoir que mâcher un cure dent peut être très dangereux. Surtout pour un garçon aussi agité. » rajoutai-je.

Pas peu fière de mon aplomb, je souriais. Il me répondit par un sourire puis vint à son tour reprendre lentement le cure dent entre ses doigts. L’excitation était revenue aussi rapide que le rythme de mon coeur à ce moment-là. Eddy le jeta à terre. Il ne me quittait plus des yeux tandis que les invités applaudissaient en bas.

« J’avais besoin d’occuper ma bouche au lieu de suivre mon envie et de faire une bêtise. »

J’avalais difficilement ma salive.

« Je me demande qu’elle était cette envie ? »

« Te le dire c’est déjà faire une bêtise. »

Eddy avait ses yeux sur mes lèvres et je m’étais inconsciemment rapprochée encore de lui. Il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit, ces yeux parlaient pour lui.

« Qui a dit que c’était une bêtise. » lui dis-je en mordant mes lèvres.

J’avais très envie de sa bouche et de bien plus.

Il posa alors sa main sur le bas de mon dos et me rapprocha rapidement de lui. Ma poitrine sur plaqua sur sa chemise et nous nous regardâmes quelques secondes. Le rythme de notre respiration faisait bouger nos torses en cadence. Puis, après une attente qui me sembla interminable, nos lèvres vinrent se toucher à nouveau. Bien vite, le baiser n’eut plus rien de doux. Sa langue pénétra ma bouche tandis que je l’ouvrais grand pour l’inviter à y rentrer. Il appuyait désormais sur le haut de mon dos pour rapprocher mes seins de son torse. Nous respirions bruyamment par la bouche, essoufflés par l’intensité de ce baiser.

« Eddy ? T’es au dessus ? ». Une voix masculine venant du bas de l’escalier nous interrompit.

Nos yeux s’ouvrirent. Eddy me pris rapidement la main et m’emmena dans la salle de bain. Je fermais à clef la porte derrière nous. Il rigola et je me mis à rire à mon tour.

« Eddy ? C’est ton tour de jouer. » la voix se fit plus forte nous indiquant que la personne était à l’étage.

Je m’étais appuyée dos contre la porte. Eddy s’était rapproché de moi et avait posé son index sur mes lèvres pour me demander d’être silencieuse. L’homme tenta d’ouvrir la salle de bain et la poignée remua dans mon dos.

« T’es là-dedans Eddy ? »

Nous étouffions nos rires comme deux enfants qui jouaient à cache cache. Puis les pas semblèrent s’éloigner. Eddy avait posé une nouvelle fois son regard sur mes lèvres et désormais il les caressait avec son index. Il se rapprocha et me fit un baiser.

« Tu as le goût d’une gourmandise..." Il porta attention au bruit à l'extérieur. " Bon, je pense qu’on peut sortir. »

Il passa sa main derrière mon dos et saisit la poignée. Il allait s’éloigner. Cependant, je ne voulais pas que cela s’arrête ainsi. Alors, je le rapprochai de moi en attrapant des deux mains son gilet. Il émit un rire qui fit ressortir ses fossettes - Arrrrggghhh vraiment craquant ! - puis m’embrassa avec plus de passion. Sa langue pénétrait à nouveau ma bouche avide de le goûter encore. Mon cœur s’accélérait. Je ne voulais pas le lâcher et mes poings se resserrèrent sur le cuir de son veston. Il vint poser une main sur mon bas dos et l’autre derrière ma tête. Il me maintenait contre lui tandis qu’il nous guidait dans la salle de bain. Soudain, il s’assit sur le toilette dont la lunette était baissée. Nos bouches ne se séparèrent que peu de temps car je m’asseyais rapidement sur lui, mes jambes de chaque côté de ses hanches. Ses mains étaient posées sur mon dos et il me caressait. Notre baiser devint plus doux. Puis, il s’arrêta et me regarda avec un sérieux que je ne lui connaissais pas.

« J’aime beaucoup cette Lola. J’ai très envie de la prendre ici et maintenant. » dit-il, la voix rauque.

Mes joues rougirent rapidement. Mon coeur se stoppa quelques secondes puis reprit de plus belle.

« Tu es d’accord avec ça Lola ? » continua-t-il.

J’avais très envie aussi et sa demande aurait pu me déshabiller sur place d’excitation.

« Entièrement consentante Charles-Edouard. » lui dis-je l’air taquine.

Il approcha sa bouche de la mienne.

« rrrahhhh mais quelle impertinente! » souffla-t-il entre mes lèvres ouvertes.

Eddy grogna puis déplaça ses mains sur mes fesses. Il souleva légèrement ma jupe pour que mon entrejambe soit directement en contact avec son jean. Les talons que je portais surélevaient mes genoux et accentuaient notre proximité. Finalement, c’était une sacré bonne idée ! Il ferma les yeux. Je l’embrassai, mordant légèrement sa lèvre inférieure. Il grogna encore et enfonça ses doigts sur mes hanches m’encourageant à effectuer des va-et-viens. Je me frottais à lui. Nos respirations étaient fortes. L’air chaud sortait de nos bouches et venait brûler nos lèvres. Il appuyait sur mes hanches pour accentuer le contact et je pouvais sentir son sexe de plus en plus dur sous son jean. Ma bouche était en feu sous ses baisers et mes mains se baladaient sur son torse. Je défis les boutons de sa chemise et l’ouvrit sur les côtés. J’ouvris les yeux quelques secondes, curieuse de voir son torse. Il était suffisamment musclé pour dessiner son buste mais pas trop. Ohhhhh merde, il est vraiment canon ! Je posais mes mains sur ses pectoraux me régalant du contact. Il grogna une nouvelle fois.

« Tu m’excites à me toucher comme ça. »

Des frissons montèrent de mon dos. Sa voix était emprunte de désir. Il vint porter ses mains vers sa bouche et tira sur ses gants pour les déboutonner. Il me regardait et moi je ne voyais que sa bouche qui touchait le cuir. Il retira rapidement ses gants.

« Je veux sentir ta peau sous mes mains. »

Je me mordis la lèvre violemment sous l’excitation. Avec une de ses mains, il tira sur ma chemise qui était enfilée dans ma jupe et il glissa une main en dessous. Elle monta jusqu’à mon soutien gorge et il la glissa dessous empoignant mon sein tandis que nos lèvres se rejoignaient une nouvelle fois. J’accentuais mes frottements. Il ressortit sa main et ouvrit ma chemise.

« Finalement, elle aura été ouverte cette chemise. » lui dis-je repensant à mes mots plus tôt quand j’essayais de le battre.

Eddy émit un petit rire.

« Oui mais c’est moi qui te la détache. »

Avec ses deux mains, il baissa mes balconnets pour faire sortir mes seins et me regarda quelques secondes. Il poussa un autre grognement plus grave encore. Ses yeux étaient devenus plus sombres. J’étais son dessert et il avait très faim. Mon excitation montait de plus belle. Je voulais le sentir en moi. Il se redressa et m’approcha en tirant sur ma cravate qui désormais venait se poser entre mes seins. Ces derniers vinrent se plaquer en dessous de son visage.

« Mmmmmh, tu es toute chaude. » lâcha-t-il.

La main toujours accrochée à ma cravate, il plongea sa bouche dans mon cou puis jusqu’à mes seins qu’il dévora.

« J’ai envie de sentir ton sexe sous mes doigts » me murmura-t-il.

« Oui vas-y » gémissais-je en me cambrant.

Sa main droite descendit jusqu’à mes fesses et rentrèrent dans ma culotte. Il suivit la raie de mes fesses et avança jusqu’à mon sexe qu’il commença à frotter avec ses doigts. Je me cambrais davantage. Il me mordilla. Ma main droite vint s'appuyer sur son sexe dur. Je le frottais à travers son jean et il gémit de contentement. Il accéléra ses frottements. L’électricité s’accumulait dans mon entrejambe et je poussais de petits gémissements. Je n’en pouvais plus. Impatiente de le sentir en moi, je commençai à défaire les boutons de son jean. Je descendis le caleçon pour apercevoir son sexe. Il se dressait prêt à satisfaire l’envie qui me tenaillait l’entrejambe. Eddy retira sa main et fouilla la poche de son jean. Il sortit un préservatif qu’il regarda avant de poser son regard sur moi.

« Toujours d’accord ? »

Je ne répondis pas mais je pris le préservatif et l’ouvris. Les yeux d’Eddy pétillaient et il regardait le plafond.

« Aie aie aie, elle est entreprenante » dit-il pour lui-même. Puis son regard revint sur moi, plus sauvage « sans limite, t’es beaucoup plus belle Lola. »

Moi qui croyais ne pas pouvoir être plus excitée, je découvris que c’était encore possible. Je pris le préservatif et le glissa sur son sexe. Un gémissement sortit de sa bouche. Le préservatif enfilé, il posa ses mains sur mes fesses qu’il souleva doucement. Puis, il m’approcha de lui avec violence. Cette fois, je sentais son sexe directement sur ma culotte. Il vint glisser une main et écarta le coton de mon sous-vêtement. Ses doigts touchaient mon sexe et ses yeux dévoraient chaque partie de mon corps en mouvement. Il bougeait rapidement et un tremblement très agréable envahit le bas de mon ventre. Il m’approcha encore et vint me pénétrer avec son sexe. Nous poussâmes un soupir de satisfaction. Je l’embrassai à nouveau. Eddy avait entouré de ses mains mes hanches et m’accompagnait dans un mouvement lent. Nous étions concentrés sur la sensation de nos corps qui s’emboitaient. Il rentrait et sortait d’abord doucement puis de plus en plus rapidement. J’approfondissais mes mouvements d’avant en arrière, savourant de voir le plaisir que je lui procurais. Il grognait, gémissait et sifflait.

« Mmmhh putain, c’est bon. »

Sa mâchoire était serrée et je vins l’embrasser. Il me rendit mon baiser avec urgence. Sa langue rentra avidement dans ma bouche cherchant la mienne. Il s’arrêta et vint descendre de chaque côté la fermeture de mes bottes à plateforme. Je les retirai maladroitement et les poussai un peu plus loin. Il posa ses mains sous mes cuisses pour les soulever. Il s’avança et je vint croiser mes pieds derrière sa taille. Il s’affaissa un peu plus sur le réservoir pour accentuer sa pénétration. Nos mouvements accéléraient. Ils devenaient aussi irréguliers que notre respiration. Le plaisir m’envahissait et je gémissais un peu plus fort. Puis le rythme redevint plus lent et Eddy me regarda plus calme.

« J’aimerais t’entendre gémir plus fort mais l’endroit est mal choisi. » me dit-il l’oeil brillant.

Je portais la main à ma bouche l’air confuse. J’avais oublié où nous étions.

« Merde, j’espère qu’on nous a pas entendu. »

Il vint attrapé mon menton et déposa un baiser langoureux sur mes lèvres.

« J’ai envie de voir tout ton corps jouir avec moi. »

Il m’invita à me lever et se leva à son tour. Il fit glisser son pantalon et son caleçon en bas de ses jambes me révélant ses cuisses musclées. Il m’embrassa sur la bouche en me serrant fort contre lui.

Puis Eddy m’avança un peu plus loin vers l’évier. Il me tourna face au miroir. Je regardais mon reflet quelques secondes. Mes joues et mes lèvres avaient rosis et mes cheveux étaient encore plus volumineux. Le regard d’Eddy parcourait mon corps dans le reflet. Une de ses mains malaxait un de mes seins. Il vint m’embrasser le cou et me regarda dans les yeux à nouveau.

« On continue ? »

« Mmmmhhhh oui » lui dis-je impatiente.

« J’ai tellement envie de faire claquer tes fesses contre moi. »

Eddy regardait ma jupe et je fis glisser ma culotte à mes pieds.

Il souleva ma jupe et caressa mes fesses.

« Je trouve ce cul magnifique » souria-t-il l’air coquin.

Puis, il me plaqua contre lui. Je me cambrais attendant l’hôte qui était si bien en moi, il y a quelques minutes. Eddy me pénétra à nouveau. Je gémis à cette nouvelle position et il vint mettre sa main sur ma bouche. Il recommença d’abord doucement ses allers-retours. Ses yeux attentifs regardaient mon reflet dans le miroir. Mon coeur chauffait. La lumière quittait petit à petit ses yeux qui devenaient sombre comme la nuit.

« Oh merde, t’es vraiment trop belle. »

Cette position me donnait plus de sensations et le voir me dévorer des yeux m’affolait intérieurement.

« Ooooohhh c’est bon de te sentir. » lui dis-je.

J’avais du mal à contenir mes gémissements tandis qu’il faisait des mouvements lents et profonds en moi. Il vint plaquer son torse sur mon dos. Une de ses mains s’appuya sur mon ventre et l’autre sur un sein. Il pencha sa bouche vers mon cou. Ses yeux dans les miens, il m’embrassa puis me chuchota.

« Tu aime ça Lola ? »

Un petit sourire espiègle se dessinait sur son visage et de l’électricité envahit tout mon bas ventre.

« Ooh oui j’aime. » gémissais-je plus fort.

Eddy appuya une main sur ma bouche pour étouffer mon bruit. Je lui mordillai la paume et son sourire revint quelques secondes. Il éloigna sa main et m’invita à me pencher plus en avant. Je m’appuyai sur l’évier.

Son souffle devint plus profond tandis qu’il augmentait la cadence des pénétrations. Ses mains descendirent vers mes hanches pour accentuer ses mouvements qui devenaient plus rapides, plus intenses. Je sentis le plaisir m’envahir à nouveau. Nos respirations étaient bruyantes.

« J’en peux plus, je vais jouir » haleta-t-il.

« Encore un peu, je viens aussi » le suppliai-je.

Il grogna et me pénétra avec plus de férocité. Mes fesses claquaient contre ses hanches et je sentais le plaisir prendre le pouvoir de mon corps. Mon dos se cambrai et j’implosai. Eddy poussa des gémissements de plus en plus rapprochés puis il grogna une dernière fois.

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