Lola pensait passer un été au camping à regarder ses parents se disputer mais l'animateur ne tardera pas à lui trouver d'autres occupations.
( Avec les écouteurs sur les oreilles :
Spotify : playlist "un été à s'étirer" - AG
)
ALEXANDRE
Mon visage est juste en dessous du sien et il me suffirait de me relever de quelques centimètres pour que me lèvres atteignent les siennes.
« C’est si désagréable que ça ? » lui demandè-je à mi-voix.
« C’est tout à f… »
Lola n’a pas le temps de finir sa phrase que j’ai posé le coton sur sa blessure.
« Aieuuuux!!! Mais ça va pas. Tu pourrais prévenir ! » râle-t-elle.
J’aimerais lui prendre la bouche juste pour le plaisir de la faire taire mais je me retiens. Je déplace le coton déclenchant une nouvelle grimace chez Lola.
« Aïe bordel! »
Lola, en colère, me pousse et vient se redresser rapidement. Elle se retrouve désormais contre mon torse et mon coeur vient frapper contre sa poitrine. La proximité me fait soupirer malgré moi. Elle me fait décidément beaucoup d’effets. Son regard plein de défi est accroché au mien et excite encore plus mon rythme cardiaque.
« Tu veux pas un pansement ? » lui dis-je.
Je prends dans mes mains la trousse à pharmacie et nos torses se séparent. Elle la saisit, l’ouvre et attrape un pansement.
« Je vais me débrouiller. »
Lola se dirige vers la sortie et s’arrête à l’entrée de la pièce. Son visage s’est adouci et elle me regarde.
« Merci Alex. » me dit-elle.
Puis elle se retourne et me laisse seul le coeur battant.
LOLA
Je caresse distraitement le pansement qui se trouve sur mon genou. Mes parents et leurs amis rient autour de moi mais je suis trop occupée pour entendre ce qui est drôle. J’ai scotché sur mon visage un sourire qui fait suffisamment l’affaire.
Derrière mon masque, mes pensées vont vers hier, vers ses doigts sur ma jambe et vers notre rapprochement soudain. Une violente vague me submerge quand je me remémore ce moment. Le regard d’Alex me surprend à ce moment-là et me sort de mes rêveries. L'animateur est entrain de servir des verres au bar et je n’ai pas remarqué que je le regardais. J’espère que je ne le fixais pas depuis trop longtemps.
Il me sourit discrètement et mes joues se mettent à chauffer - une sale habitude désormais.
Mon père me sert un deuxième verre et la musique commence à animer la petite soirée. Le petit groupe qui m’entoure est présent depuis au moins une heure et attaque son troisième pichet de sangria.
« On commande des pizzas? » nous demande Valerie, une grande blonde d’une soixantaine d’années aux yeux souriants.
« Oui comme ça on profite de la soirée. » répond ma mère. « Vous voulez quoi? »
Une petite organisation commence autour de la carte présentant les pizzas proposées par le camping. J’y participe à coup de : « ah oui, j’aime bien. », « ouais ça me dérange pas », « ok » - des réponses bateaux pour faire genre que je suis un peu présente alors que mon esprit est occupé ailleurs.
Mon regard et ma tête sont indéfectiblement attirés par Alex. Il s’agite dans le bar, parlant à untel, donnant des recommandations aux serveuses et rigolant avec les clients. Pourquoi son sourire me remue-t-il jusqu’au fond de ma petite culotte?
« Tu sais quel âge il a? » me demande discrètement Valérie.
« De qui tu parles? » dis-je dans un sursaut.
« D’Alex. J’ai vu que tu le regardais régulièrement. »
Je regarde autour de moi, espérant que mes parents n’ont pas vent de cette conversation. Heureusement, mon père trinque avec d’autres amis et ma mère improvise un karaoké sur les paroles de la musique qui passe actuellement.
« Il a 25 ans Lola. » ajoute Valérie.
Oui je m’en doutais, pensè-je.
« Pourquoi tu me dis ça ? » je lui demande avec un faux air étonné sur le visage.
« Je ne sais pas, juste comme ça. » me répond-elle avec un clin d’oeil.
Mon regard se tourne alors vers Alex qui parle à une jeune femme. On a 9 ans de différence quand même ! Elle, au moins, semble avoir son âge. Comme je l’imaginais, Alex est bien plus jeune que moi et je me demande si j’ai le droit de m’emballer autant.
D’un coup, l’animateur tourne la tête vers moi et mon coeur s’arrête. Non non non, il est trop jeune ! J’ordonne à mon coeur de reprendre le cours de sa vie et je tourne la tête, décidée à l'en sortir.
La chaleur que provoque Alex en moi a été amplifiée par l’alcool et je me trémousse désormais sur la piste. Aïe Aïe Aïe… Je m’efforce tant bien que mal de ne pas le regarder mais les images de son visage près du mien me reviennent encore et encore. 9 ans de différence, quand même ! J’ai beau me répéter ça, rien n’y fait. Mon corps et mon mental ne sont absolument pas d’accord. Malheureusement pour ce dernier, la petite voix intérieure qui tente de me dissuader perd de plus en plus de force à mesure que le pichet de sangria se vide..
Une main se pose sur mon épaule et je m’arrête quelques secondes de danser.
« Tu viens ma chérie ? » me demande mon père.
« Vous allez où? Vous partez? »
« Oui on va sur l’emplacement de Valérie. Elle nous offre un digestif. »
Je regarde autour et je vois en effet le petit groupe se diriger vers les bungalows.
« Non je vais rester danser un peu. »
« Comme tu veux. Le mobilhome de Valérie est celui qui est derrière nous, tu nous rejoins quand tu veux. »
Mon père part et libérée du regard de mes parents, je me remets à danser un peu plus sensuellement.
Voilà donc bien 40 minutes que je me remue emportée par le son mais aussi par mon inavouable envie. Je peux parfois sentir son regard sur moi et l’excitation que cela me procure. Le morceau Logo Contigo passe et me fait onduler comme jamais.
Soudainement, je sens une main chaude se poser sur mon épaule. Un homme - 50 ans je dirais - qui a l’air d’avoir bu un cubi de rosé à lui tout seul, me regarde le sourire en biais. Son regard est embrumé par l’alcool et une odeur de pastis me prend à la gorge.
« Eh dis donc Mademoiselle… Ah oui! On dit plus Mademoiselle de nos jours mais… »
Il ne termine pas sa phrase et titube quelques secondes avant de tenter de retrouver l’équilibre. Il s’appuie sur mon épaule.
« T’es grave bonne. » me sort-il de but en blanc.
Je m’écarte un peu. Avec un peu de chance, me retirer de son champs de vision lui fera perdre son repère et il me foutra la paix. Mais il vient me prendre à la taille. Je me dégage une première fois mais l’homme revient à la charge.
« Tu sais que tu m’excites. » me dit-il avec un sourire pervers sur le visage.
« Lâchez-la! »
Je n’ai pas le temps de réagir qu’Alex s’est dressé entre nous. Il fait face à l’homme et m’a glissé dans son dos.
ALEXANDRE
Toute la soirée, je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder. Ce petit moment volé dans la cuisine a chatouillé mon émoi et il est difficile pour moi de penser à autre chose. Evidemment, j’ai vu qu’elle me regardait aussi. Et au vu de sa façon de danser, il ne devrait plus rester longtemps avant que Lola se décide à me demander de passer la nuit avec elle. Je t’attends avec impatience ma belle! Même si elle semble un peu plus vieille que les femmes avec qui j’ai l’habitude de flirter, elle a sans aucun doute plus d'expériences.
Je jette le millième coup d’oeil de la soirée en sa direction. Un homme l’a prit par la taille et Lola se tortille pour s’en dégager. Mon sang ne fait qu’un tour et aussi rapidement qu’il faut à mes pieds pour réagir, je file sur la piste de danse. D’habitude, je ne suis pas si sanguin?
En face de l’homme, j’ai du mal à retenir mon poing qui ne demande qu’à venir s’écraser sur le nez de ce connard. J’attrape son col et je le dévisage pour lui faire comprendre ce qu’il risque s'il ne se barre pas tout de suite.
« T’as intérêt à deg… »
Je ne finis pas ma phrase car deux jeunes femmes viennent s’accrocher à mes bras. L’homme en profite pour reculer et se libérer.
« Ouah Alex! Merci. Ce mec est vraiment lourd. » me dit une magnifique petite blonde vêtue d’une mini jupe et d’un t-shirt doré.
« Tu devrais venir danser avec nous Alex. Ce serait plus sécure. » me lance une brune qui agite ses cils.
Je connais bien ces femmes : jeunes, au corps de mannequin et à la recherche d’un coup d’un soir pour pimenter les souvenirs de vacances qu’elles raconteront à leurs copines. Tous les étés, je les enchaine et leur offre avec plaisir ce qu’elles attendent de moi. Pourtant, ce soir, elles m’agacent plus qu’autre chose. J’essaie de me dégager de leurs bras solidement attachés à moi pour me tourner vers Lola mais je n’ai pas le temps que déjà sa voix raisonne derrière mon dos.
« Monsieur le Super Animateur est tellement chevaleresque. »
J’arrive enfin à m’échapper de l’emprise de mes groupies et me retourne pour lui parler. Je n’aime pas le ton qu’elle a employé et ce n’est certainement pas un compliment. Elle est dressée, prête à me mordre et des flammes de colère brillent dans ses yeux. Pourquoi elle me regarde comme ça? Et pourquoi ça m’excite?
« Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. Et je ne pense pas que tu aies besoin de ça pour attirer l’attention. »
Désormais, elle me regarde moi et les deux femmes qui m’entourent avec dédain. Ma colère et mon désir se mélangent et une irrésistible envie d’effacer ce regard méprisant en la faisant crier de plaisir me dérobe à la situation.
Toutefois, un rire me ramène rapidement. L’homme que j’étais venu éloigner se rapproche à nouveau de Lola.
« Ouais elle a pas besoin de toi! Ah ah ah! » rit-il.
Mon sang boue dans mes veines et ma mâchoire se crispe. Lui c’est avec un bon coup de poing dans sa gueule que j’aimerais effacer son sourire.
Lola lève les yeux au ciel et tourne son regard meurtrier vers l’homme.
« Quant à toi, espèce de bouffon, si tu penses que tu peux m’intéresser un minimum et te permettre de me toucher, c’est que ton pauvre cerveau déficient doit baigner un peu trop souvent dans le pastis. Personnellement, et au nom de toutes les femmes, tu inspires plus de dégoût qu'autre chose. »
« Hein? »
L’homme la regarde les yeux écarquillés et le regard vitreux.
« Ecoute bien", le ton de Lola est devenu plus faible mais aussi plus menaçant, " je vais te traduire : Tu es un être dégueulasse et dis-toi que tout le monde doit penser comme moi. »
Sur ces mots, elle tourne les talons et - comme une reine magnifique - s’en va. Magnifique certes mais foutrement agaçante. Je n’ai pas le temps de remettre de l’ordre dans mon esprit chamboulé que déjà les deux femmes reviennent à la charge, plus aguicheuses encore.
Il est 23h55 quand je ferme enfin le bar. Les derniers clients s’en vont en titubant vers leur emplacement. La soirée a été riche et je suis bien content qu’elle s’achève..
J’ai réussi à me débarrasser de la brune et de la blonde qui voulaient me ramener chez elles ce soir. Elles ont une tente où elles dorment toutes les deux et elles m’ont proposé de les y retrouver dans la nuit. Non mais quel abruti, c'est rare ces occaz! Je n’en reviens toujours pas de ne pas avoir été tenté par ce plan à trois. C’est bien la première fois que je suis autant absorbé par une femme en particulier. J'espère qu'une bonne nuit de sommeil me permettra d’y voir plus clair et de reprendre mes esprits.
Un tour de clef pour fermer le local et je suis prêt à faire mon tour du soir. Afin de respecter le sommeil de chacun, l’établissement assure le calme après minuit. Le patron nous demande alors de faire un tour tous les soirs afin de faire stopper les rassemblements bruyants et de demander aux gens de rentrer dans leur mobilhome.
Je démarre la voiturette et commence mon petit tour.
Les allées sont relativement calmes mais ce soir, on entend l'agitement raisonner dans les allées. C’est assez fréquent après une soirée comme celle-là. Les vacanciers ont du mal à aller se coucher.
J’arrive au 1er emplacement où des rires fusent. L’obscurité règne et j’ai du mal à discerner les personnes. Seule la lumière sortant du bungalow éclaire faiblement les visages de quelques habitués.
« Alex !!!! Tu viens boire avec nous? » me demande une voix féminine et j'imagine qu'elle appartient à Valérie car elle occupe ce bungalow.
« Non c’est gentil mais je crois qu’il est temps pour tout le monde d’aller se coucher. » répondè-je avec le sourire.
« ahh ces jeunes! Ça tient plus le coup. » une autre voix sort de l’obscurité et je crois reconnaître le père de Lola.
Si ta fille ne me faisait pas autant perdre la boule, je serais certainement entrain de m’envoyer en l’air avec deux magnifiques créatures alors me parles pas de tenir le coup, pensè-je un peu agacé.
« Je vais vous laisser 15 minutes mais après il faudra rentrer chacun chez soi. Vous connaissez les règles du camping. Je repasse après et je veux que ce soit le silence. M’obligez pas à vous disputer. » ajoutè-je sur un ton un peu plus ferme.
Des petits rire me répondent et je me promets de ne pas laisser passer une minute de plus que les 15 promises. Je m’apprête à appuyer sur l’accélérateur pour démarrer le véhicule quand une voix m’interrompt.
« Alex ??!!! »
Une silhouette ronde sort du bungalow et je reconnais immédiatement Lola qui se tient à la poignée comme une ivrogne.
« Rentre Lola! T’es complètement pompette! On va pas tarder. »
Son père s’est levé et les mains sur les hanches secoue la tête en guise de désapprobation. Lola lui répond par une grimace mi boudeuse mi provocatrice qui déclenche un rire à la petite assemblée. Elle titube jusqu’à mon véhicule.
« Alex? » me dit-elle un grand sourire aux lèvres.
« Oui Lola ? » répondè-je avec impatience.
« Alex, Alex, Alex » redit-elle le ton guilleret « Ramène-moi! ».
Rhhhhaaaaa !!! Manquait plus que ça!
« N’abuses pas Lola! Notre bungalow est derrière. »
La voix de sa mère transperce l’obscurité mais, elle non plus, je n’arrive pas à la voir correctement.
Lola pose ses mains sur ses hanches et se met à réfléchir plusieurs secondes. Elle se tourne vers l’endroit d’où vient la voix et plisse les yeux pour trouver sa mère.
« Mais faut que j’aille jusque là ! » dit-elle en montrant le bout de l’allée « et après, faut que je revienne jusque là ! » continue-t-elle en montrant désormais la direction opposée.
Puis elle se tourne vers moi et se penche un peu plus.
« S’il te plaiiiiit. J’ai toujours rêvé de faire de la voiturette ! » me supplie-t-elle.
« Je dois terminer le tour. » lui répondè-je, espérant qu’elle lâche l’affaire.
Rien n’est clair dans ma tête et ce n’est pas une bonne idée que l’on se retrouve tous les deux.
« Tu l’emmènes avec toi et après tu la déposes. » intervient quelqu’un.
Sans que j’ai le temps de dire quoi que ce soit, Lola a déjà grimpé sur le siège passager et me regarde les yeux écarquillés. Ah putain, me fais pas ça Lola! Elle est vraiment très proche de moi et mon sang ne fait qu’un tour.
« Ben voilà Alex, c’est réglé! Allez avance mon petit. » me dit-elle.
Elle m’a appelé mon petit? Elle a cru que j’étais un gamin ou quoi? Venant de sa bouche, ce qualificatif me fait grincer des dents et j’ai encore moins envie de la faire monter avec moi. Je regarde le petit groupe l’air dépité à la recherche d’un petit peu d’aide.
« Je suis désolé Alex. C’est difficile de refuser avec elle. » me dit son père qui se rassoit vaincu.
Maintenant, Lola cherche un ceinture de sécurité inexistante et je la regarde quelques secondes. Je vais me retrouver seule avec elle?
« Y a pas de ceinture Lola » rigole le groupe.
« 15 minutes, n’oubliez pas ! » leur rappelai-je avant de démarrer la voiturette et de filer dans les allées sombres.
Lola est désormais immobile et me regarde sérieuse.
« Alors tu vas rejoindre Tic et Tac ce soir? »
« Tic et Tac? »
« Ben ouais, tes nouvelles conquêtes de la soirée, la brune et la blonde! »
« Ah…elle. »
Sa question m’agace et je pense à ce que j’ai loupé à cause de mes sentiments confus à son égard.
« T’as quoi de prévu un plan à trois ou l’une après l’autre? »
Je m’arrête quelques secondes et, énervé, je regarde Lola. Elle a une expression indéchiffrable qui m’exaspère davantage.
« Qu’est-ce que tu crois qu’un petit comme moi ferait ? » lui dis-je en plantant mes yeux dans les siens.
La réaction ne tarde pas. Elle fronce les sourcils, souffle et se tourne pour regarder devant elle. Quelle chieuse! Je m’arrête un peu plus loin. Devant un mobilhome, 6 personnes parlent à voix haute.
« Comme on vous l’a dit lors de l’accueil, les regroupements sont interdits à partir de minuit. Vous avez 5 minutes pour rentrer chez vous. » leur dis-je un peu sèchement.
Un jeune homme un peu ivre se lève de son siège et me regarde anxieux.
« Excusez-nous. On avait pas vu l’heure. On va rentrer chez nous tout de suite. »
Je me rend-compte que j’ai été un peu dur avec eux et que mon emportement ne les concerne absolument pas. Je tourne rapidement mes yeux vers celle qui en est la cause. J’aurais pas du l’amener avec moi, vraiment pas. Puis, je me tourne à nouveau vers les jeunes qui ont commencé à rentrer ce qui trainait sur la table. Je force un sourire le plus aimable possible pour ne pas paraître trop sévère.
« Merci, c’est gentil. Bonne nuit à vous. »
Je démarre et nous nous retrouvons dans l’allée où se trouvent nos mobilhomes respectifs.
« Tu dois faire ça tous les soirs ? » me demande t-elle.
« Oui. »
« Ben c’est moins drôle que ce que je pensais. » me dit-elle.
Je ne sais pas si elle est méprisante ou si c’est mon imagination mais je suis pressé de me débarrasser d’elle.
« Ça fait partie du métier. Il y a toujours des avantages et des inconvénients. C’est ça être adulte. » lui répondè-je froidement.
« L’avantage c’est de pouvoir coucher avec une jeune femme différente tous les soirs, j’imagine. »
Ahhh putain elle me gave!
« Qu’est-ce que tu as à me parler de ça? Tu as quelque chose à me demander? » lui demandè-je excédé.
Je n’ai que le silence comme réponse et enfin nous arrivons devant son bungalow. Je freine pour arrêter le véhicule.
D’un coup, Lola se lève et vient à califourchon sur moi. Ses fesses sont assises sur mes cuisses et mes mains tendues s’enfoncent dans la banquette de la voiturette. Mon cœur s’arrête quelques secondes mais son regard le fait redémarrer plus vite que jamais.
« Je n’ai rien à te demander. Tu viendras à moi sans que j’ai besoin de dire quoi que ce soit. »
La colère s’est transformé en une délicieuse douleur qui grimpe dans mes hanches. Lola doit sentir l’effet qu’elle me fait car un sourire rayonnant se dessine sur son visage. T’es vraiment une chieuse ! Bizarrement cette pensée n’a pas la même incidence qu’il y a quelques minutes. Elle est délicieusement ravissante et se yeux m’envoient des sous-entendues qui me font sourire à mon tour. Je me retiens de toutes mes forces pour éviter de lui sauter dessus et de bouffer violemment sa bouche.
Lola vient mettre son doigt sur mes lèvres et ses yeux suivent le même chemin. Mon coeur bat la chamade. Je suis à deux doigts d’exploser.
« Ça me plairait bien de t’enlever ce sourire qui semble séduire toutes les jeunes femmes du camping. »
Ohhh merde ! Cette fois ma pulsion est plus forte que ma volonté et je prend son visage pour le plonger vers le mien. Ma bouche se jette sur ses lèvres avec frénésie. Je serais prêt à la dévorer sur place.
« Mmmmhh »
Un petit gémissement sort de sa gorge et une excitation brutale monte dans mon sexe. Ma main gauche agrippe son dos et j’appuie pour la ramener vers moi. Ma main droite s’accroche à ses hanches.
Puis soudain, un bruit lointain me fait revenir à la raison. J’éloigne brusquement Lola de moi. Son visage semble étourdie par le baiser que l’on vient d’échanger. Mon cœur menace de sortir de ma poitrine mais je tente de remettre mes idées au clair.
« Il faut que je m'arrête Lola. Tu es saoule et je ne veux pas profiter de toi. »
Lola se redresse alors et saute hors du véhicule. Elle marche jusqu’à la porte et l’ouvre.
« Tu reviendras » me dit-elle sans se retourner.
Je me retrouve alors seul dans l’obscurité le souffle court. Un peu plus et … Je préfère ne pas aller au bout de cette pensée et soupire un grand coup.
LOLA
Oh mon dieu mais qu’est-ce qu’il m’a pris ? Mes souvenirs, même un peu flous, sont suffisamment honteux pour me réveiller en sursaut. Ma nuit a été très animée. Des images et des sensations ont agité une bonne partie de mon sommeil. J’aurais peut-être pas du boire autant et surtout, je n’aurais jamais du monter dans la voiturette avec Alex. Où étais passé ma décision de ne plus m’y intéresser ? On a toujours 9 ans de différence !
Mon mental revient en force ce matin et est bien décidé à me faire regretter de ne pas l’avoir écouté. Je me redresse un peu sur mon oreiller et ferme les yeux pour essayer de me remémorer ce qu’il s’est exactement passé. Des images m’arrivent en flash : le corps d’Alex contre le mien, sa bouche impatiente, sa respiration. Merde, ça c’est pas un rêve!
« Je n’ai rien à te demander. Tu viendras à moi sans que j’ai besoin de dire quoi que ce soit. »
Soudainement, mes paroles me reviennent. Exaspérée, je tape violemment ma tête sur l’oreiller. Aaaahhh putain ! Noonnnn!
C’est vrai que je n’ai jamais manqué de confiance en moi mais dire ça à un homme, jeune, au sourire ravageur et au palmarès digne des plus gros séducteurs, ça manque pas de culot. Un culot que je regrette amèrement ce matin. T’es une vieille cougar dégueulasse !!! me fustige ma voix intérieure. J’ai envie de crier mais le silence règne encore dans le camping et ce serait encore une manière de me faire remarquer.
Je tend mon bras vers le petit tabouret qui me sert de table de nuit et j’attrape mon portable : 7h05. Bon, là impossible de me rendormir. J’ai le cœur qui bat la chamade et je ne peux pas rester plus longtemps à tourner en rond.
Une pensée m’envahit soudain et mon coeur se met à battre douloureusement dans ma poitrine. Et s'il me prenait pour une pauvre meuf? Puis une autre beaucoup plus sympa prend le relais. Et s'il me prenait au mot ? Comment je réagirais s'il venait à me faire des avances ? Je n’y résisterai certainement pas mais je serais une conquête de plus sur son tableau de chasse. Et s’il me comparait avec ses autres conquêtes? Je secoue ma tête comme pour tenter de retirer ses questions sans réponse et me lève, bien décidée à ne pas me laisser envahir.
Les ronflements de mon père raisonnent dans le salon et debout devant la fenêtre, je regarde le mobilhome en face. Est-ce qu’il dort?
En face, un rideau bouge puis le visage endormi d’Alex me surprend par la fenêtre. Il me faut quelques secondes pour prendre la seule décision que je suis capable de prendre à ce moment-là. Je me retourne feignant de ne pas l’avoir vu. Mon coeur bat la chamade et mon visage chauffe tel une cocotte minute sur le point d’imploser. Je ne peux pas rester ici et je regarde autour de moi, cherchant une idée. Les clefs du cadenas sont sur la table basse. Le vélo !!!! Allons faire du vélo !!! Faire du vélo dans le calme du matin et allez voir la mer me paraît être un très bon moyen de faire le vide. Je pourrais même prendre un café potable et loin du tumulte que me procure ce camping.
Je me dépêche de retirer mon pyjama et enfile rapidement un t-shirt sur ma poitrine nue et un short de bain blanc sur ma culotte. Je me changerais en rentrant après ma douche.
Je récupère mon sac et ouvre doucement la porte d’entrée. Je jette un coup d’oeil en face, Alex ne semble plus être à sa fenêtre.
Dehors, l’air est frais. Les cheveux dans le vent, je savoure le calme qui règne à cette heure-ci. J’ai l’impression d’être seule au monde. Le vent, assez fort ce matin, s’engouffre dans mes cheveux qui s’envolent joyeusement dans tous les sens. Le bruit des vagues et du souffle dans les branches de pins m’accompagnent et me vident la tête. Je m’arrête quelques secondes afin de regarder le magnifique paysage qui se dresse face à moi. L’océan semble se réveiller doucement et revenir petit à petit envahir les berges qu’il avait déserté plusieurs heures avant. Le ciel devient de plus en plus sombre et je regarde autour de moi. Je me suis aventurée assez loin pour voir ce paysage époustouflant et je pense qu’il est tant de revenir en arrière si je ne veux pas finir sous un orage.
ALEXANDRE
Difficile de trouver le sommeil après le moment que j’ai passé avec Lola hier. Ce matin, quand je me suis enfin décidé, j’ai surpris Lola. Elle m’a adressé un regard très distant dont l’image n’arrête pas de tourner en rond dans ma tête. Après ce qu’elle m’avait dit la veille, elle est pas gênée! Ou alors au contraire elle l’est? Je me demande si je ne suis pas aller trop loin hier soir. J’aurais jamais du l’embrasser. Après tout, elle était saoule et ça se trouve, elle n’a aucun souvenir de ce qu’elle a dit. Si seulement, elle ne me faisait pas vriller à ce point-là.
J’ai pourtant l’habitude des femmes. C’est vrai qu’en règle générale, elles ont plutôt la vingtaine, un corps au summum de sa beauté et elles ne me font pas languir comme ça. Alors pourquoi elle? En tout cas, elle me fait tourner en bourrique et je perds complètement le nord depuis qu’elle est là. Ses courbes généreuses envahissent mon imagination et remplacer son comportement provocateur par des gémissements est devenu la seule chose qui m’obsède. Je ne sais même plus de quoi j’ai envie ; si je la désire ou si simplement je veux triompher d’elle. Une chose est sûre, ça prend toute mon énergie et je n’arrive plus à me concentrer sur d’autres femmes. C’est d’autant plus rageant qu’elle me provoque sans que je sache ce qu’il va se passer. Rrrhhha elle me rend dingue !
Je repense une nouvelle fois à ce matin et je soupire en m’affalant sur mon siège. Je ne l’ai même pas revue depuis, pas de petit étirement, ni de café avec ses parents.
Je regarde autour de moi histoire de trouver de quoi m’occuper pour éviter de penser à elle. L’accueil du camping est complètement désert. J’ai été mis d’office à ce poste car personne n’était volontaire pour travailler si tôt après une soirée. Tout le monde avait décidé qu’au lieu de m’échapper du lit d’une conquête pour retourner à mon bungalow, il valait mieux que je me dirige directement vers l’accueil. Seulement, je n’avais squatté aucun lit cette nuit et je savais à qui je devais cet horrible constat.
Je fut surpris dans mes pensées par les premières gouttes qui frappèrent à la fenêtre. Un orage avait été prévu pour ce matin et allait rendre le poste d’accueil encore plus ennuyant. Je pensais à mes collègues qui devaient encore dormir dans leur lit douillet. Bande de petit chanceux !
Ça fait seulement 1h que je suis là quand la pluie commence à tomber avec force sur la cabane, raisonnant à travers les murs. Des éclairs et des gros coups de tonnerre se succédent rapidement. Les orages au bord de l’océan sont assez impressionnants et je me régale à penser que cela a du réveiller beaucoup de mes collègues.
Une silhouette passe rapidement devant la fenêtre et quelque chose heurte la devanture du bâtiment. Je me lève précipitamment, prêt à aller voir ce qu’il se passe mais la porte s’ouvre violemment sur une femme. Je sursaute un coup. La femme se dépêche de refermer la porte avec difficulté. Puis, elle se tourne face au comptoir derrière lequel je me trouve encore. Je la parcours des yeux et mon coeur s’arrête. C’est Lola.
Ses cheveux emmêlés cachent une partie de son visage. Elle porte un t-shirt blanc trempé. L’eau le rend transparent et dévoile sa poitrine libre de tout soutien-gorge. Ses tétons frigorifiés se dressent sous le t-shirt lourd. Oh mon dieu! Elle porte aussi un short blanc qui colle et dévoile sa culotte. Lola lève ses bras. Son buste se redresse et je cligne des yeux, abasourdi par le spectacle. Elle attrape ses cheveux.
« Tu vas tremper tout l’accueil. »
Mes mots sont automatiques. Je suis hypnotisé par son corps qui m’apparait en transparence. Elle plante son regard plein de colère sur moi.
« Ah c’est toi. »
Cette fois, son sale caractère me fait sourire. Dans cette tenue, je pourrais tout lui pardonner.
« C’est pas moi qui ai déclenché l’orage tu sais. »
Avec un air de défi qui remue mes tripes, elle commence à essorer ses cheveux sur le sol.
« Lola, tu me cherches. » lui demandè-je.
Elle me regarde sortir de derrière le comptoir et me diriger vers elle.
« Qu’est-ce que tu veux que je cherche? » me répond-elle.
Je me faufile derrière elle et me colle à son dos. Lola lâche ses cheveux et je me penche à son oreille.
« Tu cherches à ce que je vienne à toi. C’est bien ce que tu m’as dit hier? » Lola relâche alors ses cheveux. "En attendant, voudrais-tu un peu d'aide?"
"Oui." me répond-elle timidement.
Je faufile mes mains et vient attraper chaque côté de son t-shirt. Je ramène le tissu devant elle, collant son t-shirt à sa peau. Ses seins se pressent l’un contre l’autre et mes mains se rejoignent pour tortiller le vêtement. Mes bras se pressent contre sa poitrine et le liquide tombe au sol. Lola est immobile quelques secondes. Sa respiration rapide fait soulever sa poitrine contre mes biceps et je me rends alors compte dans quelle situation dangereuse je me suis fourré. Je suis si proche d’elle. Mes mains me démangent et toute ma force mentale est utilisée à les tenir éloignées de ses seins.
Lola bouge à nouveau. Elle retire mes mains et se tourne pour me regarder, les joues rouges comme des coquelicots. Son regard témoigne d’un désir qui ne fait qu’aggraver ma situation.
« Et j’ai dis quoi d’autres hier? » me demande t-elle faussement innocente.
J’appuie ma main sur son dos et rapproche son torse du mien. Ses seins viennent frapper mon torse mouillant mon t-shirt par la même occasion. Une chaleur mortelle envahie mon entrejambe. Je retiens mon souffle. Des fourmis se baladent sur mes lèvres alors que mes yeux sont irrésistiblement attirés par les siennes.
« Que tu n’aurais besoin de rien faire. » lui soufflè-je avant de prendre sa bouche avec la même intensité que l’orage qui grondait dehors.
La maîtrise dont j’avais fait preuve jusque-là s'affaiblit quand Lola prend ma main pour la passer sous son t-shirt. Le contact de celle-ci sur son ventre lui déclenche un petit gémissement qui ne fait que m’encourager à continuer plus haut. Je meurs d’une envie irrépressible de sentir sa poitrine sous ma paume. Ses doigts s’accrochent à mes bras et je sens mes muscles se tendre. Sa peau fraiche et son téton durcit sous ma paume libèrent définitivement la bête que je gardais endormi. J’ouvre ma bouche et vais chercher sa langue avec précipitation. Elle a un goût de café et l’image de ses étirements matinaux revient dans ma mémoire. L’excitation est plus que présente dans mes hanches et mon sexe commence à durcir. Avec mon autre main, je descends sur une de ses fesses que je sers avec force pour la rapprocher de moi. Je veux qu’elle sente ma virilité contre elle, qu’elle comprenne quel homme je suis et comment je pourrais la faire jouir.
Nos souffles s’accélèrent en même temps que nos langues se goûtent avec avidité. Je pourrais la dévorer sur place, la plaquer contre le comptoir…Aaahhhhhhhhh !
Comme un affreux retour à la réalité, le son de la clochette nous interrompt. Affolé par la situation dans laquelle m’a amené mon manque de bon sens, je repousse Lola qui se retrouve contre le comptoir. C’est pas comme ça que j’aurais aimé te plaquer dessus Lola, pensè-je malgré moi. Je tente avec complexité de reprendre le dessus sur mon désir brûlant quand une femme rentre un parapluie à la main.
« Les enfants, rentrez vite. Vous allez choper la crève. »
Deux gamins couverts d’un imperméable jaune vif font leur entrée. Lola prononce un rapide « Bonjour » et se faufile à l’extérieur pour mon plus grand désarroi. Je suis devenu difficilement contrôlable en sa présence. Je n’arrive même plus à me concentrer.
« Bonjour Monsieur. Dites "Bonjour" les enfants. »
Je retourne derrière mon comptoir le regard sur la porte où a disparu l’objet de toutes mes folies.
« Vous auriez des idées d’activités à faire dans les parages de ce temps-là. »
Je me tourne enfin vers la petite famille, un grand sourire sur les lèvres.
« Bonjour les enfants. »
Les nuages se sont levés rapidement après l’orage. Dans cette région, le temps change toute la journée ne laissant jamais trop longtemps les vacanciers sous la pluie.
L’accueil est désormais fermé et cette après midi, je dois animer un concours de pétanque. Le groupe de participants est assez important mais de nombreux anciens du camping sont présents et font l’animation. Les équipes ont été formées et déjà les premiers matchs commencent.
Je tente de me concentrer mais depuis ce matin, mon regard cherche Lola avec obsession. Je n’arrive pas à me détacher de la sensation de son téton sous ma paume et de son corps fébrile contre le mien. Il m’a fallu un temps infiniment long pour faire redescendre ma tension mais je veux furieusement retrouver cet état auprès d’elle.
« Alex ? »
Une main s’est posé sur mon épaule et un homme me regarde. C’est Claude, un vieil habitué des lieux.
« Tu as l’air ailleurs Alex. Une autre conquête qui t’a occupé toute la nuit? »
Si seulement… Le petit groupe derrière l’homme rit de bon coeur et je reviens à eux.
« Excuse-moi Claude. »
« Tu as oublié le mètre Alex. T’es bien distrait » me dit-il en me tapant dans le dos.
Je réponds à son clin d’oeil avec un sourire.
« Je vous ramène ça tout de suite. »
Je repars un peu plus loin vers la cabane de jardin où nous rangeons notre matériel. Le souvenir de Lola étalé avec son vélo par terre me fait sourire.
Le mètre récupéré, je passe devant la piscine pour rejoindre le terrain de pétanque. Peut-être Lola est-elle à la piscine? Je m’approche du muret pour jeter un coup d’oeil.
« Coucou Alex! » me salue une femme sur un transat.
A côté d’elle, Lola est allongée dans un maillot de bain vert bouteille. Le deux pièces fait ressortir ses rondeurs. Elle ouvre un oeil distrait et le referme après m’avoir vu. Un léger sourire vient se dessiner sur ses lèvres et déjà, mon coeur s’emballe. L’après-midi va être longue.
LOLA
Mes parents commençaient à s’inquiéter lorsque j’ai débarqué complètement chamboulée dans le mobilhome. Alex venait de m’offrir un baiser qui témoigne de toute la passion dont il est capable et je ne savais plus où j’étais. Sentir sa virilité et son désir contre moi m’a profondément marquée et je savais que je ne pourrais pas redescendre aussi facilement. Je me suis enfermée un bon moment dans ma chambre.
« Tu vas sortir un peu quand même? Le soleil est revenu ma chérie. » m’a demandé ma mère avec sa voix inquiète. « Va à la piscine, ça va te faire du bien. »
J’ai donc fini par sortir de ma chambre et me suis rendue à la piscine histoire de me refroidir.
Alors quand j’entend la voix de ma voisine prononcer son prénom, mon coeur est déjà tout prêt à se remettre à battre la chamade. Comment je peux réagir autrement après ce matin?
Et puis, autant dire que je n’en ai pas fini. Alex semble se faire un malin plaisir à passer vers la piscine. Posée comme une sardine sur un barbecue, je sursaute à chaque fois qu’une femme appelle son prénom mais je ne préfère pas le regarder. J’ai encore un peu la main et pour une fois, j’ai envie de dominer le jeu. Je me complais à lui faire perdre la boule même si honnêtement ma tête tourne déjà comme un poulet sur une broche. Il faut dire que j’ai gouté Alex quand il perd la tête et la chaleur de son souffle sur mes lèvres est une sensation dont j’ai du mal à me détacher.
« Alex, tu viens te baigner ? » une voix aguicheuse féminine raisonne autour de la piscine.
« C’est pas l’envie qui me manque mais j’anime le tournoi de pétanque Mesdames. » répond-il.
Ah oui je ne doute pas que l’envie ne te manque pas, pensè-je et un rire m’échappe.
Je lève un œil rapide sur lui et mon cœur se remet à s’emballer. Il a sorti son sourire irrésistible et me fait un clin d’œil qui menace de me faire tomber de mon siège. Putain je craque complètement!
Petit à petit, le soleil se cache derrière les arbres et je commence à avoir froid. Mon maillot sec, j’enfile ma petite robe et récupère ma serviette pour sortir de la piscine.
Mon regard vient se fixer sur le terrain de boule où des joueurs concentrés regardent des boules tomber sur la terre battue. Alex n’est pas présent et malgré moi, je le cherche des yeux. Je menace même de me tordre le cou mais je suis bien décidé à continuer à marcher. Il faudrait pas que j’ai l’air de le chercher quand même ! Quoi qu’il est clair que je cherche quelque chose. Convaincue que je ne suis pas aussi discrète que j’aimerais l’être, je ramène ma tête à l’opposé. De toute façon, j’approche des sanitaires et bientôt je ne verrai plus le terrain de pétanque. Tu parles d’un animateur! Même pas capable d’être présent pour animer le concours de pétanque. Je me demande quand même où il est passé quand soudain une main m’attrape et m’entraîne contre le mur des sanitaires.
Alex me sourit comme s'il savait qu’il allait faire une délicieuse bêtise et mon coeur se décroche de ma poitrine. Putain mais qu’est-ce qu’il est beau !
« Tu me cherchais peut être? »
Mes joues rougissent et je sais qu’Alex l’a remarqué car son sourire s’élargit encore. Je reste muette, complètement perdue quant à ma volonté de garder le dessus. J’ai plutôt l’impression de ne plus répondre de rien. Alex me traine alors jusqu’à l’entrée des douches où nous rentrons.
« Moi je t’ai attendu toute l’après-midi. »
A suivre...